Les avancées technologiques dans les nombreux domaines ont permis d’identifier de nouvelles pathologies qui, jusqu’à récemment, ne constituaient pas de problème majeur. C’est le cas de la misophonie, une maladie qui touche de plus en plus de personnes et de tout âge. Cette maladie est considérée comme liée à la nuisance ou à la pollution sonore. Les chercheurs ont rapidement détecté qu’une personne qui en est atteinte souffre de troubles psychiques. Malgré les progrès considérables dans le domaine, le sujet n’en est qu’à ses débuts. Néanmoins, plusieurs causes ont été identifiées comme étant à l’origine de cette pathologie. Focus dans cet article.
De quoi souffre une personne misophone ?
La misophonie est un trouble psychique qui se caractérise par une aversion à certains bruits. Dans ce cas, elle est différente de la présence des acouphènes qui est un trouble auditif, ou encore de la phonophobie qui résulte principalement des nuisances sonores environnantes. Une personne misophone supporte mal les sons répétitifs, qui ne sont pas eux-mêmes particulièrement agaçants. Cette pathologie s’accompagne habituellement d’une réaction disproportionnée en cas de présence de certains stimuli.
Quelles sont les causes de la misophonie chez une personne ?
Les causes réelles de ce trouble psychique restent peu connues. Néanmoins, les chercheurs avancent plusieurs hypothèses qui peuvent expliquer en partie cette réaction.
La misophonie est due à une malformation cervicale, en particulier le cortex insulaire inférieur qui est responsable de l’orientation de l’attention sur les événements de notre environnement. Ce dysfonctionnement fait que le cerveau interprète mal certains stimuli auditifs, ce qui cause des réactions exagérées chez le patient.
Quels sont les risques pour une personne de devenir misophone ?
La misophonie est particulièrement difficile à mettre en évidence. Cependant, certaines situations peuvent aggraver ce trouble, même si celui-ci est encore à un stade primaire.
Les antécédents familiaux
Le facteur génétique peut être une des causes qui seraient à l’origine du développement de la misophonie chez un individu. En effet, 55 % des cas diagnostiqués chez des patients impliquent des antécédents familiaux.
Les troubles comportementaux
Une personne souffrant de troubles comportementaux comme la dépression, l’anxiété et les TOC, peut également développer une misophonie. Ainsi, en cas de l’un de ces de troubles, il est fort probable que le patient devienne également misophone.
Comment se manifeste la misophonie ?
Dans la majorité des cas, les personnes souffrant de misophonie sont particulièrement sensibles à certains bruits, particulièrement, ceux émanant d’autres individus : mastication, bruit de gorge, éternuements, toux, tapotement de doigts sur la table, clics de stylos, etc. En présence de ces bruits, une personne misophone éprouve rapidement une grande anxiété, un sentiment de dégoût, qui se transforment en colère.
Pour soulager ces symptômes, la personne atteinte de ce trouble éprouve une grande envie et un important besoin de faire cesser le bruit. Cela peut provoquer des réactions disproportionnées, voire agressives (verbales ou physiques).
Quelles sont les conséquences de la misophonie sur le patient ?
Les conséquences de ce trouble se situent en général au niveau du comportement de la personne misophone. En effet, celle-ci essayera d’éviter les situations qui pourraient la confronter aux sons pouvant provoquer chez elle une anxiété. Cela se traduit par des tentatives d’évitement et d’isolation qui peuvent grandement nuire à la vie sociale et professionnelle de la personne misophone.
Est-il possible de traiter la misophonie ?
De nos jours, il n’existe aucun traitement qui vise spécifiquement ce trouble. Cependant, des traitements thérapeutiques sont préconisés pour améliorer la situation des patients. Ils consistent à réaliser des séances cognitivo-comportementales qui visent à habituer un patient à faire face aux situations qu’il craint. Par ailleurs, contrairement aux autres troubles comportementaux, la misophonie ne nécessite pas la prise de médicaments antidépresseurs.
De même, afin de maximiser les résultats de la prise en charge, il est essentiel que le patient soit pris en charge dès la phase précoce de la maladie. Cela permet également d’éviter les conséquences comme l’isolation sociale et familiale.